La matière organique labile représente la fraction facilement biodégradable, à l'inverse de la matière organique stable, qui est lentement biodégradable. Le carbone labile alimente les organismes vivants du sol et est indispensable au bon état biologique de celui-ci.

L’essentiel

Labile : en chimie, caractérise un composé peu stable.

La matière organique labile est le principal aliment des organismes vivants du sol. Le sol abrite plus du quart des espèces animales et végétales connues. L’activité de ces organismes assure la fertilité des sols, la qualité de notre alimentation, la pureté de l’air et la qualité de l’eau. On estime qu'un gramme de sol contient 10 milliards de microorganismes, et qu’un hectare peut contenir jusqu’à une tonne de vers de terre.

Un sol fertile doit avoir un renouvellement régulier de sa matière organique biodégradable, pour assurer la circulation des nutriments et maintenir une quantité suffisante de biodiversité microbiologique. Il est donc nécessaire de fournir un apport régulier et important de matière organique labile.

Pour aller plus loin

Le fonctionnement optimal d'un sol requiert du carbone labile dans l'horizon de surface du sol (15 premiers centimètres). La couche supérieure du sol offre en effet les conditions biologiques optimales : présence d'oxygène, température, présence d'eau mais sans excès. L'horizon de surface est également la zone dans laquelle les plantes viennent principalement chercher eau et nutriments.

On peut répartir le carbone présent dans le sol selon 3 fractions : 15% du carbone se décompose en 4 ans, 65% en 40 ans et 20% à l'échelle du millénaire.

Ces proportions varient en fonction des caractéristiques du sol, et notamment de son pH : par exemple les tourbières sont des milieux acides (pH inférieur à 4,5) dont l'activité biologique est très réduite, le carbone s'y accumule donc à long terme.

Dans le cas d'un sol limoneux travaillé pour des cultures céréalières, on estime que le carbone labile disponible dans le stock du carbone du sol est en quantité très faible : la grande majorité du carbone labile vient donc des flux d'apport annuel (75%).

Le carbone labile est l'une des principales caractéristiques du sol sur lesquelles les pratiques agricoles peuvent avoir un impact à court et moyen terme, à la différence de caractéristiques telles que le pH et la composition minérale (proportion d'argile, de limon, de sable…) qui évoluent lentement sur de très longues durées.

Le sol peut être enrichi en matière organique labile en augmentant le retour au sol des résidus de culture, en pratiquant des couverts permanents, en réduisant le travail du sol voire en le supprimant, en apportant de la matière organique exogène. Inversement certaines pratiques contribuent à appauvrir le sol : exportation des résidus de culture, part importante de sols nus, labour et opérations de préparation du sol qui contribuent à détruire les agrégats organo-minéraux, chaulage.