Appropriation sociétale de la méthanisation

Socio-Economique

Socio-economique

Les projets de méthanisation s'inscrivent sur des territoires où ils peuvent aussi susciter des réticences, des craintes voire des conflits ouverts. Riverains, élus, associations environnementales, agriculteurs, le panel d’acteurs se levant contre un projet est varié tout comme les motifs de conflits identifiables telle les nuisances locales pour les riverains, les risques pour les sols, le concurrence des « cultures énergétiques », la valeur ajoutée pour chacun des acteurs, voire les conflits de personnes.

La réflexion sur l’appropriation sociétale apparaît d’autant plus pertinente à mener que la la question sociétale semble souvent plus abordée sous l’angle ténu de l’acceptabilité (entendu comme la mise en œuvre d’une « stratégie » visant à faire aboutir un projet perçu comme légitime et nécessaire par ses porteurs), plutôt que dans une véritable compréhension des mécanismes sous-jacents à des oppositions extrêmement diverses.

L’acceptabilité est multifactorielle et hautement dépendante des spécificités du territoire, notamment la dynamique existante de transition énergétique. On peut toutefois identifier trois dimensions, géographiques, sociales et politiques qui sont déterminantes des oppositions :

  • la dimension géographique met en avant le choix du site comme élément primordial par les effets liés à la proximité (nuisances pour les riverains).
  • la dimension sociale met en exergue la composition sociale du territoire et la légitimité d’actions des acteurs sur le territoire.
  • Enfin, la dimension politique met à jour l’arbitrage à mener entre intérêt privé et bien collectif mais également les enjeux de personnes.

De plus deux conditions sont nécessaires pour la bonne insertion territoriale des projets :

  • La légitimité territoriale des acteurs et l’inscription territoriale des projets.
  • La communication autour du projet, avec un besoin d’anticipation importante et une posture d’écoute des porteurs de projet.

Enfin, le projet s'insère mieux dans un territoire quand ses bénéfices sont partagés, que ce soit en terme de valeur ajoutée ou de création d'infrastructures utiles à tous (réseau de chaleur, infrastructures de loisirs, etc.) [Segreto et al., 2019], [Jutteau 2019].

Sources
Aude Pottier et al, 
L'acceptabilité territoriale des projets de méthanisation -
, 2016 , Etude APESA- Université de Pau et des Pays de l'Adour
Segreto, M., Torre, M., Tratzi, P. et al., 
Social acceptance of bioenergy in Europe
, mai 2019 , Présentation à la 27e EUBCE, Lisbonne