Le procédé de méthanisation en lui-même ne crée pas d’odeurs. D’une part il se déroule en milieu confiné complètement hermétique, d’autre part il réduit significativement les odeurs en remplaçant des matières odorantes (fumiers, lisiers, boues de station d'épuration) par l'épandage d'un digestat beaucoup moins odorant [Adams et Witherspoon, 2004].

En revanche, le transport, le stockage, le chargement/déchargement des intrants de la méthanisation peuvent être sources d’odeurs.

L'essentiel

La digestion anaérobie qui a lieu dans le méthaniseur dégrade les molécules complexes en molécules plus petites. Or les molécules odorantes sont principalement complexes ou porteuses de soufre. Elles sont donc transformées en molécules plus petites qui se retrouvent dans le biogaz, et  non dans le digestat. Cela est d'autant plus vrai que les matières restent longtemps dans le digesteur. Pour éliminer plus complètement la diffusion des odeurs, on recommande de couvrir la cuve de stockage du digestat pour éviter les émissions liées aux derniers stades de maturation du digestat.

Pour aller plus loin

Un des éléments qui donne de l'odeur aux émissions des matières organiques en décomposition est le soufre. Selon la méthode appliquée dans l'unité de méthanisation, il est capté dans sa forme gazeuse lors de l'épuration du biogaz [Adams et Witherspoon, 2004] ou précipité sous forme solide dans le digesteur. Quelques composés organiques volatils (COV) complexes peuvent aussi générer des odeurs, comme les acides gras volatils (AGV), qui sont transformés en méthane par la digestion [Varel et al. 2012]. Le temps de dégradation des AGV pour un fumier bovin est de l’ordre de 28 à 35 jours [RITTMO 2011].

Des mesures d'odeur ont été réalisées après épandage de digestat et comparées à l'épandage de fumier brut. Dans ce cas, l'intensité de l'odeur est réduite de 80% quand le digestat est épandu avec enfouissement [Riva et al. 2016].