Concurrence des CIVE avec d'autres productions ou fonctions
La méthanisation des CIVE (cultures intermédiaires à vocation énergétique) peut entrer en concurrence avec d'autres usages ou d'autres fonctions, directement ou indirectement.
Concurrence directe sur les usages
La valorisation énergétique peut entrer en concurrence avec l'utilisation des cultures intermédiaires comme ressource fourragère. Cette situation concerne les régions d'élevage de ruminants. Les CIVE doivent dans ce cas être intégrées dans les stratégies d'approvisionnement en fourrage.
Les CIVE peuvent entrer en concurrence avec l'utilisation comme matériau ou pour d'autres usages énergétiques. Les filières potentiellement concernées sont pratiquement inexistantes aujourd'hui en France.
Concurrence directe sur les fonctions
La récolte et la méthanisation des CIVE peuvent entrer en concurrence avec l'utilisation des cultures intermédiaires comme engrais verts. Cette concurrence s'apprécie principalement au regard de 2 critères :
- capacité à restituer du carbone organique stable
- capacité à entretenir la vie des sols et des écosystèmes (matière organique digestible)
Concurrence indirecte par compétition sur les ressources
Comme toute culture végétale, les CIVE consomment de l'eau et sont donc potentiellement en concurrence avec la culture suivante sur les réserves en eau du sol.
Les CIVE d'hiver consomment une partie de la réserve hydrique du sol et peuvent donc réduire la disponibilité en eau pour le semis de la culture d’été suivante, de façon plus ou moins importante selon les conditions climatiques de l’année et le niveau de réserve utile des sols [Dagorn et Marsac 2022].
Les CIVE d'été peuvent souffrir du manque d'eau, mais leur impact sur la culture suivante est faible car leur cycle est court et a lieu avant la recharge hydrique hivernale.