Effets socio-économiques
Installer une unité de méthanisation relève de l’initiative d’un acteur ou d’un collectif d’acteurs (agriculteurs en particulier) généralement implanté sur le territoire ou ayant des liens forts avec le territoire. Cette composante territoriale est fondamentale pour le succès du projet qui dépendra de son appropriation par les acteurs du territoire. Cette appropriation comporte une dimension géographique (choix du site) , une dimension sociale et une dimension politique : elle pourra s’appuyer sur la dynamique territoriale de transition énergétique pouvant exister sur le territoire.
Une fois opérationnelle, l’unité s’insère dans le tissu socioéconomique du territoire en apportant de la valeur ajoutée pour les acteurs concernés.
Lorsque l’unité est mise en place, son fonctionnement a un effet sur les porteurs de projet, sur la filière biomasse-énergie (fournisseurs de déchets, utilisateurs du digestat et acteurs de l’énergie) et sur le territoire d’implantation dans son ensemble. La méthanisation peut permettre de dégager des revenus supplémentaires, notamment pour les porteurs de projet. Un gain de valeur ajoutée est également possible pour les installations agricoles impliquées dans le projet (diversification, meilleure efficacité, etc) et pour tous les acteurs concernés. Des emplois locaux et non délocalisables peuvent être créés du fait du développement de cette nouvelle activité. Par ailleurs, toujours concernant l’emploi, l’activité agricole existante est pérennisée et potentiellement des emplois indirects peuvent être maintenus sur le territoire.
Ces effets socio-économiques potentiels ne sont pas garantis, ils dépendent de nombreux facteurs. Par exemple, le capital humain constitue (non seulement en France mais aussi partout en Europe) un facteur limitant pour son développement, et pour la réussite des projets et l’obtention de retombées socio-économiques importantes suite à la création des unités. Un processus de professionnalisation est en cours (aussi bien pour les conseillers des chambres d’agriculture que pour les agriculteurs eux-mêmes) et l'évolution des activités peut induire une variation de la charge de travail des exploitants et de leur image auprès des populations.